lundi 5 août 2013

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Orchidées folies en Béarn Un livre pour les identifier
La société d’orchidophilie d’Aquitaine, à la recherche des espèces sauvages protégées. Par Marion Paquet

Avant d’être une passion pour lui, le jeune Andréas Guyot cueillait des fleurs avec sa grand-mère pour une boisson: la bénédictine . Aujourd’hui, le Normand part toujours à la recherche des fleurs: les orchidées sauvages.

Membre actif de la société d’orchidophilie d’Aquitaine, il organise des sorties, tous les dimanches, entre botanistes amateurs. « J’entretiens un blog sur les orchidées du Béarn, où chacun peut m’envoyer ses photos, en précisant les endroits où il les a trouvées. Ce qui permet à tous les membres de l’association d’aller les voir. » Ces fleurs (il en existe 69 espèces en Aquitaine dont 44 dans le Béarn, pour 162 espèces répertoriées en France), se retrouvent naturellement aux mêmes endroits, d’une année sur l’autre. « Un pied d’orchidée peut avoir une cinquantaine d’années », explique Josette Puyo, de Gurmençon.


« À la recherche des orchidées sauvages d’Aquitaine », la bible des orchidophiles de la région, ne connaît qu’une édition datée de 2004. En rupture de stock, les amoureux des fleurs sauvages se consolent en consultant les blogs des membres de la société d’orchidophiles d’Aquitaine. Ces derniers recensent, au cours de leurs sorties botaniques, les orchidées qu’ils rencontrent. Ils notent scrupuleusement dans leurs carnets les lieux et l’altitude afin de référencer les différentes espèces sur des cartes qui illustreront la deuxième édition du livre de Frank Jouandoudet.
Plus qu’une carte aux trésors, la deuxième édition, prévue pour 2014, contiendra aussi des illustrations et autres informations concernant l’identification, la protection… Un livre qui s’adresse aux initiés.

Chasse aux trésors
Dans les milieux anthropisés, c’est-à-dire modifiés par l’homme, de nouvelles orchidées peuvent pousser sans y avoir été plantées. « On peut en trouver sur des talus formés par des aménagements forestiers par exemple», explique Andréas, pour qui cette dispersion reste un mystère. La reproduction des orchidées, par sa complexité, en fait une espèce rare et protégée : elle ne s’opère que grâce aux insectes, contrairement aux autres fleurs, dont le pollen peut se disperser grâce au vent.
« Le long de l’autoroute, entre Bordeaux et Pau, il y avait des orchidées il y a quelques années, constate l’orchidophile, mais elles ont disparu. » Résigné, il ne croit pas pouvoir sauver ses fleurs chéries de leur pire ennemi : l’homme. « On ne veut pas que tout le monde sache où les trouver, car ils pourraient les cueillir. » Pour la plupart classées espèces protégées, il est interdit de cueillir les orchidées dans le Parc national des Pyrénées. « Les orchidées sont des plantes fidèles si on les respecte », affirme avec conviction Jean-Claude Delorge, de Langon, qui a effectué plus de 2 heures de route pour venir les photographier.
Hier, les orchidophiles ayant répondu à l’annonce de sortie publiée sur le blog d’Andréas, se sont rendus dans la forêt communale de Borce, en vallée d’Aspe, pour apprécier les epipactis palustris. C’est Josette Puyo, 68 ans, qui les avait repérées, fin juillet. Les orchidophiles n’ont pas peur d’avaler des kilomètres pour leurs fleurs. Josette va jusqu’en Chine, ou en Australie pour en découvrir de nouvelles. « Toujours des sauvages », précise-t-elle. Car ce qui motive les passionnés, c’est avant tout « la chasse aux trésors », s’amuse Jean-Claude.
« La marche, le challenge, se prendre une bonne pluie sur le chemin du retour », font partie des plaisirs des sorties botaniques, raconte Mickaël Duigou, 35 ans. Les orchidées fleurissent de février à août, ce qui laisse sept mois pour trouver la perle rare : « Lorsque l’on trouve une orchidée attendue depuis des années, on ressent un véritable sentiment d’extase », s’émeut Jean-Claude, qui dit n’être jamais rassasié d’orchidées. À peine en marche, les botanistes ont leurs organes sensoriels à l’affût. « Là-bas ! Un lys des Pyrénées ! Là-haut ! Un milan royal, une mésange noire ! Regardez ! Un papillon! ». S’intéresser aux orchidées ne les empêche pas d’avoir une connaissance pointue de leur environnement. Andréas est diplômé d’ornithologie et féru des cétacés.

Paparazzis des fleurs
S’arrêtant à chaque nouvelle trouvaille, le pas des marcheurs du dimanche est constamment rompu. Le moment pour eux de dégainer leur appareil photo. « Pas besoin de reflex pour capturer de bonnes images », explique Andréas. « L’important, c’est d’avoir un bon mode macro pour les prendre de près », précise l’ancien photographe de presse. Du bridge au compact, personne n’a toutefois oublié le sien.
« Je ne veux pas venir marcher avec vous si c’est pour vous voir la moitié du temps couchés dans l’herbe ! Voilà ce que me dit ma femme quand je lui propose de nous accompagner en sortie botanique », raconte avec humour Bruno Faffe, 57 ans. Docteur en géologie et ingénieur en informatique, il a suivi une formation de photographie durant quatre jours pour affiner ses clichés. « J’aime revenir aux mêmes endroits d’une année sur l’autre pour pouvoir prendre de meilleures photos. » Près de 300 images sont immortalisées sur son appareil numérique après chaque sortie, avant de classer les fleurs par espèce ou encore par région. La plupart les publient ensuite sur leur site Internet et les partagent ensuite avec d’autres orchidophiles.
À force d’aller à leur rencontre, les passionnés ne prennent même plus la peine d’emmener des livres pour les identifier. « J’emmène toujours ma loupe, un carnet de notes mais les livres s’abîment, alors je ne les emmène plus », raconte Andréas. Finalement, pour les Orchidophiles des Pyrénées-Atlantiques, la meilleure façon d’apprendre à trouver les fleurs sauvages est de partir sur le terrain avec des connaisseurs.
http://orchideebearn.blogspot.fr

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